🇺🇸 - People ask me what I do to not to get bored. Well this past Saturday afternoon was a perfect example: no need for music, no need for entertainment, no need for podcast. The hours of paddling went so fast, because I was able to put myself in flow.


Some of you might be familiar already with what is called “in the flow”, “in the state of flow”. There is an excellent book about it just called Flow, by an author with an impossible to pronounce name, haha. (Worse than Cyril Derreumaux). I have gifted this book many times to friends, as I find it an excellent read.


Flow is, in a nutshell, a state that performers or athletes or anyone can get into, when they are focused and performing highly while still feeling the process effortless. A chess player, a musician, a painter, or even a tennis player (pretty much any discipline can get into it) can feel the flow. It’s highly pleasurable too.


There are two characteristics to the flow: when one is “in it”, the person doesn’t realize it (only after), and time is distorted (goes by fast usually).


In order to create flow, one needs to be in state of concentration and focused, yet relax. For me yesterday, as I was paddling, I decided to focus on 3 things:


- paddling form: good reach but not too much, angle of the blade, top hand below shoulder high, elbows down, grab good water, slow pace on power phase, release at the butt, effortless effort, relaxed (even open) hands on the release, hooked hands on the power phase….

- the ocean: look at the patterns of the waves and be able to distinguish wind waves from swell from current, be able to feel them and their power on boat speed increase, look at evolving states of the sea (more or less wind, gusts, out of pattern waves), feel the water and make sure I put the effort at the right moment (before wave, not during or right after as it’s too hard waters)

- data from GPS plotter: look at my heading data and compare it to the way point nearing, (make sure I don’t move out of a +/- 10 points of it), look at my speed and how it’s influenced by my angle on the waves. Possibly decide to take a different angle that would increase speed momentarily, to come back to the heading and make up for the loss of direction….


By applying these “mental focuses” on one, then another, then another, of the 3 things, I get into a state of intense yet relaxed focus. My mind always has something to think about. (Kinda like when we race outrigger OC6: how Am I paddling, my breathing, my form, my partners energy, the team momentum. After a while you find yourself just paddling and enjoying the… flow….).


By being into this focused state, I start to forget the details they each represent (kinda like juggling: you don’t look at each balls but all at once), and look at the general behavior that I create on the kayak as I modify my decisions as I go for one reason or another.


By forgetting that I’m actually paddling, I am enjoying intensely the process and the moment, and time goes by quickly.


That’s my experience of the state of flow. Try to reach it on your own discipline. It’s fun when you can do it at will. Makes time go by fast, especially when you paddle 9 hours a day for months. Haha.


Aloha to all. Love to all.


Distance to Hilo: 198.5 nm


🇫🇷 - On me de temps en temps ce qui fait que je ne m'ennuie pas sur mon bateau.

Eh ben, ce que j'ai vécu ce samedi illustre bien ce qui se passe en moi... pas besoin de musique, pas besoin de loisir, pas besoin de podcast. Les heures de pagaie sont passées hyper vite... car je me suis mis "dans le flow".


Certains d'entre vous connaissent peut-être déjà cette sensation qu'on appelle « le flow ».

Il y a un excellent livre à ce sujet juste appelé Flow, par un auteur avec un nom impossible à prononcer, haha. (Pire que Cyril Derreumaux). J'ai offert ce livre plusieurs fois à des amis, car je trouve que c'est une excellente lecture.


Le flow est - en un mot - un état dans lequel les artistes ou les athlètes ou n'importe qui peuvent entrer, lorsqu'ils sont concentrés et performants, en pleine conscience de leurs actions. Un joueur d'échecs, un musicien, un peintre ou même un joueur de tennis (à peu près n'importe quelle discipline) peut ressentir ce flow... et c'est très agréable !


Il y a deux caractéristiques au flow : quand on est « dedans », on ne s'en rend pas compte (seulement après), et le temps est déformé (en général il passe très vite).


Afin de mettre en place ce flow, il faut être dans un état de concentration... mais détendu.

Pour moi hier, alors que je pagayais, j'ai décidé de me concentrer sur 3 choses :


- le placement de ma pagaie : bonne portée mais pas trop, angle de la voilure, main supérieure sous l'épaule haute, coudes vers le bas, prise d'une bonne quantité d'eau, allure lente en phase de puissance, relâcher au niveau des fesses, effort sans effort, mains détendues (voire ouvertes) la libération, les mains accrochées sur la phase d'alimentation….

- l'océan : avoir une bonne attention sur les schémas des vagues et pouvoir distinguer les vagues de vent de la houle du courant, pouvoir les sentir et leur puissance, sur l'augmentation de la vitesse du bateau, regarder l'évolution de l'état de la mer (plus ou moins de vent, rafales, vagues hors schéma), sentir l'eau et m'assurer de mettre l'effort au bon moment (avant la vague, pas pendant ou juste après car c'est des eaux trop dures)

- données du traceur GPS : surveillance de mes données de cap et les comparer à la route vers mon waypoint (sans m'écarter de +/- 10 degrés), surveillance de ma vitesse et comment elle est influencée par mon angle sur les vagues. Décider éventuellement de prendre un angle différent qui augmenterait momentanément la vitesse, pour revenir au cap et rattraper la perte de direction….


En appliquant ces "concentrations mentales" sur une, puis une autre, puis une autre, des 3 choses, j'entre dans un état de concentration intense mais détendu. Mon esprit pense toujours à quelque chose. (Un peu comme quand nous faisons la course avec un canoë OC6 : comment suis-je en train de pagayer, ma respiration, ma forme, l'énergie de mes partenaires, l'élan de l'équipe. Au bout d'un moment, on se retrouve à pagayer et à profiter du… flow….).


En étant dans cet état de concentration, je commence à ne plus penser à chacun des détails (un peu comme la jonglerie : vous ne regardez pas chaque balle mais toutes en même temps), mais au comportement général du kayak lorsque je modifie l'un des éléments pour une raison ou une autre.


En oubliant que je pagaie, je profite intensément du processus et du moment, et le temps passe vite.


C'est mon expérience de l'état de flow.

Et si vous tentez de l'atteindre, chacun dans votre propre discipline. C'est amusant quand on peut le faire à volonté. Le temps passe vite, surtout quand vous pagayez 9 heures par jour pendant des mois. Haha.


Aloha Ă  tous. Je vous aime !


Distance restante jusqu'Ă  Hilo : 198,5 milles